Quel avenir pour le e-commerce en Suisse
- Max Andersson
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Depuis quelques années, le e-commerce ou commerce en ligne était déjà en progression constante ; la crise sanitaire et le confinement ont encore plus augmenté les ventes en ligne, définissant de nouvelles pratiques de vente par internet et séduisant de nouveaux profils de consommateurs. Où en est le e-commerce à l’aube de 2021 ? Quelles sont les tendances à venir et comment sera le futur du e-commerce ?
La crise sanitaire a boosté la progression du e-commerce dans le monde
Depuis 2015, le e-commerce est en constante progression. Les habitudes des consommateurs du monde entier ont changé : en 2019, ce sont 1,92 milliards de personnes qui ont effectué un achat de produit ou service en ligne. Les ventes en ligne ont ainsi atteint le chiffre record de 3,5 trillions de dollars américains dans le monde entier l’année dernière.
En 2020, le contexte sanitaire semble avoir encore plus creusé la tendance. Selon le HUB Institute, l’e-commerce a autant progressé en 10 ans qu’en seulement 8 semaines durant la crise. Pas étonnant : confinés un peu partout dans le monde, les consommateurs sont passés par Internet pour des achats qu’ils effectuaient avant la crise dans des boutiques physiques, comme les courses alimentaires, les vêtements ou encore les livres.
Dans certains secteurs, le e-commerce a permis de sauver des entreprises de la faillite (notamment dans la restauration), alors que d’autres secteurs, mal préparés (comme le luxe) ou fortement touchés par le contexte sanitaire (comme le tourisme), ont vu leurs ventes dégringoler. En France, les secteurs qui ont bénéficié de cette montée du e-commerce sont la grande distribution (avec +57 % de ventes en 2020), la tech et les marketplaces comme Amazon (avec +27 % de ventes), ou encore la pharmacie et parapharmacie (avec +16 % des ventes). Amazon notamment, la firme iconique du e-commerce, a gagné en 2 mois de crise sanitaire l’équivalent de 10 ans de part de marché, et embauché 175 000 personnes en plus.
Zoom sur la situation du e-commerce en Suisse
En Suisse comme dans le reste du monde, le e-commerce se porte bien et la crise sanitaire a accéléré sa croissance. En 2019, le e-commerce avait fait ses preuves avec une croissance de +8,4 %, tandis que le commerce de détail stagne. Selon l’institut d’études de marché GfK et l’Association suisse de vente à distance, les ventes en ligne avaient ainsi atteint en 2019 un chiffre d’affaire de 10,3 milliards de francs, dont 8,3 milliards réalisés par des e-boutiques suisses et 2 milliards par des sites de e-commerce étrangers. En 2019, le e-commerce représentait ainsi plus de 9 % des ventes de détail en Suisse !
Avant la crise sanitaire, le e-commerce était tiré principalement par des secteurs comme la tech (36 % des produits d’électroniques étaient achetés en ligne), le mobilier, les jouets, les chaussures ou encore les articles de sport. La crise sanitaire a accéléré la tendance, forçant les suisses à effectuer des achats en ligne dans d’autres secteurs comme la grande distribution.
Selon une étude de l’Ecole de management et de droit zurichoise ZHAW, les ventes en ligne ont progressé de +20 % pour 1 enseigne de e-commerce sur 2 ! Ainsi, certaines boutiques en ligne ont vu leur chiffre d’affaire augmenter de 1500 % pendant la crise sanitaire, et un grand nombre d’entre elles n’ont tout simplement pas eu les moyens de faire face à une telle augmentation de la demande. Cette augmentation des ventes en ligne ne concerne pas seulement les secteurs traditionnellement concernés par le e-commerce, mais aussi des secteurs comme le jardinage et le bricolage, l’alimentation, le sport… Et cette tendance n’est pas prête de ralentir !
Les tendances du e-commerce en 2020
Peut-on parler de l’âge d’or du e-commerce ? En tout cas, ce dont on est sûr, c’est que le e-commerce a profité de ces dernières années pour se définir un peu plus précisément. De nombreuses tendances ont vu le jour, et certaines ont été adoptées à grande échelle par les entreprises et les consommateurs. Voici un rapide aperçu des principales tendances du e-commerce en 2020.
La vente directe
La vente directe ou D2C (Direct-to-Consumer) est une stratégie de vente en ligne qui n’est pas récente, mais qui prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques années. L’objectif est de vendre directement au consommateur, sans passer par un intermédiaire. Cette stratégie reposant sur un circuit court permet aux marques de proposer leurs produits ou services directement au client, en ouvrant leur propre boutique en ligne. Ainsi, pas besoin de passer par un revendeur, distributeur ou place de marché : la vente directe permet de gagner du temps et de faire des économies.
La vente via chatbot
Vous avez certainement remarqué que les chatbots sont de plus en plus utilisés par les sites internet. Les marques les utilisent pour répondre à vos questions ; en un mot, ils sont les représentants du service client. Aujourd’hui, les chatbots servent aussi d’intermédiaire de vente dans le e-commerce ! On parle de commerce conversationnel. Tout au long du processus d’achat, le chatbot pourra ainsi vous conseiller et vous assister.
Le virtual commerce
Le commerce virtuel a plus ou moins vu le jour pendant le confinement. Les marques possédant des boutiques physiques ne pouvant plus accueillir leurs clients, elles se sont servi de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée pour recréer leurs magasins en 3D et inviter les internautes à s’y promener virtuellement, cliquer sur les produits pour avoir des informations, et effectuer leurs achats en ligne. Parmi les marques qui ont utilisé le virtual commerce pendant le confinement, on retrouve notamment Dior et Ikea, mais aussi Burberry, qui a recréé ses produits en 3D dans le moteur de recherche Google Images.
Le recommerce
Le recommerce, ou commerce inversé, est une autre pratique du e-commerce qui monte. Cette branche du e-commerce consiste à recommercialiser des produits d’occasion. De plus en plus d’entreprises se spécialisent dans cette pratique, comme Recommerce Solutions avec les smartphones usagés, ou Patagonia et Asos avec les vêtements d’occasion. Les marques proposent ainsi des articles d’occasion (transformés ou non) à la vente ou à la location.
Le m-commerce
Le m-commerce, ou commerce mobile, est une branche cruciale du e-commerce puisque c’est la vente de produits et services via le mobile. Même pendant le confinement, où l’on était moins mobile, le commerce mobile a été plébiscité par les clients qui effectuent leurs achats via un smartphone ou une tablette. Les boutiques en ligne ont compris l’importance du commerce mobile et travaillent de plus en plus sur des sites mobiles et applications faciles et rapides à consulter pour leurs clients utilisateurs de terminaux mobiles.
Le voice commerce
Le voice commerce consiste à passer une commande en ligne avec la voix. Pour cela, on utilise la recherche vocale de Google ou un assistant vocal comme Siri, Alexa ou Cortana. Avec l’avènement des smart TV, cette pratique prend de l’ampleur et les marques sont de plus en plus nombreuses à travailler le référencement vocal de leur boutique en ligne. En effet, selon le rapport Narvar Consumer, la recherche vocale représente la moitié des requêtes SEO en 2020 ! Selon ComScore, d’ici 2022, le montant des achats passés via la recherche vocale devraient atteindre près de 35 milliards d’euros…
Le social commerce
Le social commerce consiste à vendre des produits ou services via les réseaux sociaux. Il regroupe des pratiques comme le shopstreaming (qui consiste à vendre en streaming). La plupart des réseaux sociaux proposent maintenant une fonction boutique, qui permet d’acheter directement via l’application. C’est le cas d’Instagram, mais aussi de Facebook avec sa marketplace.
Le dropshipping
Depuis 2017, le dropshipping est une tendance du e-commerce qui monte. Le principe est, pour la boutique de e-commerce, de présenter des produits, qui seront envoyés directement au client par le fournisseur. La boutique de e-commerce sert alors de vitrine, d’intermédiaire entre le fournisseur et le client, plutôt que de boutique réelle. Idéal pour le gérant du site (il y a moins de logistiques à gérer et les coûts sont réduits), c’est aussi plus pratique pour le client.
E-commerce 2021 : les tendances à surveiller
En 2021, de nouvelles tendances vont encore redéfinir le paysage du e-commerce. C’est notamment le cas des cryptomonnaies, ces monnaies virtuelles utilisées par de plus en plus de sites marchands. Les cryptomonnaies comme le Bitcoin sont l’opportunité pour les sites de e-commerce d’atteindre une cible plus large, notamment les personnes qui ne possèdent pas de compte en banque. Grâce aux monnaies virtuelles, le e-commerce devrait donc encore plus se développer ! De plus, elles offrent une plus grande sécurité dans les transactions, un point qui freine encore de nombreux utilisateurs, soucieux de préserver la confidentialité de leurs données bancaires. Rapides, anonymes, les transactions avec cryptomonnaies seront plus fiables et pourront séduire les personnes encore réticentes à faire des achats en ligne.
Plus que de e-commerce, on parlera dans les années à venir de « commerce connecté ». Tout le parcours utilisateurs sera digitalisé, de la recherche du produit sur son smartphone, sa tablette ou son PC, à la réception du produit à domicile ou à son retrait en magasin avec la pratique du « click and collect », qui elle aussi prend de l’ampleur. Le e-commerce sera une nouvelle expérience d’achat, aussi riche que de se rendre en magasin, grâce à des technologies comme la réalité augmentée. Le confinement et la crise sanitaire nous ont déjà fait apercevoir un pan de ce qu’on appelle le « commerce connecté ».
AUTEUR
Max Andersson
Max est un passionné du marketing digital depuis qu’il est entré dans ce monde en 2014. Il a rédigé de nombreux articles et études de cas sur les stratégies des entreprises à succès dans le digital. Toujours à la recherche de nouvelles informations, il veut transmettre sa connaissance aux entrepreneurs en Suisse romande.